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Concerto pour violon - Bernard Cavanna
Extraits de presse - Le Monde - Pierre Gervasoni
Le Monde, Pierre Gervasoni
Le Monde
13 février 1999
Pierre Gervasoni
La musique trouble de Bernard Cavanna ovationnée à Radio-France
... L'expression recherchée par Bernard Cavanna dans son Concerto pour violon (en création mondiale) n'est pas moins trouble. Cependant, si Cage intrigue par une succession d'élans brisés (mélodiques et harmoniques), Cavanna fascine par une très prenante dérive (chromatique jusque dans les micro-intervalles). L'oeuvre s'ouvre sur une course-poursuite entre l'orchestre et l'instrument soliste mais ne sacrifie pas aux conventions de l'animation haletante. Accessible au premier degré d'une lutte désespérée, la musique n'en est pas pour autant simpliste. Sa lisibilité immédiate se double d'une profondeur émotionnelle particulièrement fouillée, comme en témoigne, par exemple, le travail effectué par le compositeur sur un fond orchestral toujours mouvant afin d'engloutir le violon mais aussi de le fuir dans une même poussée pathétique.
Une voix humaine sans être populiste
Noëmi Schindler confère à cette page expansive un caractère bergien. Gageons qu'avec une telle sensibilité (rare dans l'Hexagone mais très répandue chez les compositeurs de l'Europe de l'Est avec toutefois moins de "tenue"), le concerto de Cavanna aurait été hué à Paris il n'y a pas si lonftemps. Le 13 février, il a été ovationné par un public ravi d'avoir découvert une voix d'aujourd'hui hui, humaine sans être populiste.
Pierre Gervasoni
Le Monde - Sélection des CD
Ni moderniste, ni conservateur, Bernard Cavanna (né en 1951) a su oeuvrer en compositeur indépendant, d'une manière que l'on qualifiera volontiers de « transversale » avant d'obtenir en 2000, une très méritée Victoire de la musique classique. L'interprétation de l'Orchestre national des Pays de la Loire (auprès duquel Cavanna se trouve actuellement en résidence) permettra d'apprécier les fondements d'un langage qui se révèle explosif avec des moyens en apparence traditionnels. Les deux mouvements du ce concerto hors norme s'opposent à tous les niveaux. Le premier est haletant, éruptif et s'apparente à une gigantesque strette qui s'achève comme une chasse à courre avec sonnerie triomphale des cors. Le second est éthéré, suspensif et intrigue par une texture qui tient du fantomatique sans renoncer à des appuis très matériels. Dans l'un comme l'autre, la soliste Noëmi Schindler puise dans son art de trapéziste pour communiquer inquiétude ou sérénité. Extraits de l'opéra La Confession impudique (d'après Junichiro Tanizaki), les Trois chants cruels, intensément servis par Rayanne Dupuis, complètent cette fort utile monographie.