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''Shanghai Concerto'' 2007-2009
Double concerto pour violon, violoncelle et orchestre
Double concerto for violin, cello and orchestra
Doppelkonzert für Geige, Violoncello und Orchester
Editions de l'Agité
(all the translations of the information are available in the section "downloads")
Création partielle (1er et 2ème mouvement) le 15 septembre à Lille. Nouveau Siècle. Noëmi Schindler (violon), Emmanuelle Bertrand (violoncelle)
Orchestre National de Lille
Direction: Peter Rundel
Ecoute via le site Bandcamp
1er mouvement
2eme mouvement-extrait - variations sur le thème Jasmin
4eme mouvement-hommage à Aurèle Stroë
Notice
Ce concerto, qui comprend quatre mouvements et deux moments appelés « pause », propose une sorte d'itinéraire dans un champ archéologique imaginaire où des bribes d'une Partita de Bach (une mesure de la troisième pour violon) pour le premier mouvement, un thème traditionnel chinois (Jasmin) pour le deuxième, quelques accords, phrases, apocryphes ou non, empruntés à la Messe de Machaut peuvent être rencontrés.
Dans le premier mouvement, qui porte en sous-titre « en ré », il s'agit d'une forme simple en Couplet-Refrain, où les deux instruments solistes sont pensés comme un seul instrument, sorte d'instrument hybride, à huit cordes, où la virtuosité domine en permanence, dans une gestion difficile de l'archet.
Le deuxième mouvement (Transparent) porte un sous-titre : « Variations sur un thème pentatonique bien enfoui ». Le thème «Jasmin» est sans cesse brouillé par de multiples superpositions, parfois filtré par des effets affectant le timbre, absent ou supposé, pour apparaître quelquefois furtivement à où l'on ne l'attend pas.
L'adéquation entre la polyphonie et le timbre est ici évidente. D'autres « objets sonores » plus ou moins anciens ou primitifs (rituel Tibétain, l'Internationale ...) « jonchent » le sol, se conjuguent avec lui. Il s'agit ici d'une pièce qui porte en elle une mémoire quasi-sentimentale qui ne renie pas la nostalgie, le mystère, l'éloignement, la disparition, l'empreinte.
Le troisième mouvement est une cadence ou la virtuosité des cordes solistes rivalise avec celle plus « gauche » des cuivres.
Enfin le quatrième mouvement, écrit après la disparition d'Aurèle Stroë (octobre 2008), rend hommage à ce compositeur de génie, amoureux des confrontations complexes et du nombre d'or.
Un thème d'accords, composé de tierces, alterne avec des lignes allusives à la Messe de Machaut. Ce thème d'accords se transforme selon des principes utilisés dans les formes anciennes de la musique électro-acoustique (superpositions d'additions ou de soustractions de fréquences, modifications de la vitesse ou de la densité, filtrage des timbres ...). A un moment donné, le mouvement se fige sur l'accord caractéristique de double sensible, ponctué de scansions (message codé en morse), puis un dernier mouvement choral, dans une trajectoire ascendante, donné par les solistes, vient clore la pièce.
(BC)
Dédicaces :
1er mouvement : Noëmi Schindler, Emmanuelle Bertrand
2e mouvement : Gilles Zaepffel
3e mouvement : Noëmi Schindler, Emmanuelle Bertrand
4e mouvement : Aurèle Stroë